Sarkozy renoue avec une tradition normalisatrice qui semblait devoir peu à peu s’estomper dans une société qui aspire à plus de liberté, de démocratie et de transparence. Il ressort les bonnes vielles recettes du contrôle de la communication. L'annonce, début juillet, par plusieurs préfectures de la régularisation de milliers de familles sans-papiers, le met hors de lui. Il voulait ménager la chèvre et le chou. Il ne pouvait rester « insensible » à la mobilisation citoyenne en faveur des élèves menacés d’expulsion, mais il veut garder son image de fermeté face à l’immigration. Dés ces annonces préfectorales, Nicolas Sarkozy a tapé sur les doigts des préfets et a annoncé qu’il dirait lui-même, et lui seul, les « bons chiffres ». Il a aussi prévenu que « tout le monde ne sera pas régularisé ». On s’en doutait ! Pour bien le montrer à ceux qui pouvaient l’imaginer « laxiste », il vient d’annoncer toutes trompettes dehors, l’expulsion d’un élève de 19 ans vivant seul, en France depuis l’âge de 15 ans, qui après avoir passé son CAP, préparait son BEP.
Dans quelques temps, au nom de l’immigration choisie, on autorisera l’entrée de migrants, bien moins intégrés que ce jeune homme, car nous manquerons de travailleurs manuels. Où est la logique ? La droite stigmatise les immigrés qui, selon elle, ne feraient pas les efforts pour s’intégrer. Mais quelle meilleure preuve de volonté d'intégration que d'inscrire ses enfants dans l'école de la République, au risque de révéler sa propre clandestinité ? Le filon électoral de l’extrême droite est plus intéressant pour Sarkozy que la fidélité à l’idéal républicain !
Pour agir contre ces expulsions, rendez-vous sur le Réseau Education Sans Frontières
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